Bien que peu connu du public en France, le kalarippayatt est un art martial ancestral indien qui possède des millions d’adeptes à travers le monde. Si vous souhaitez en apprendre plus sur ce sujet, cet article est fait pour vous. On vous dit tout !

Genèse et historique

Le kalarippayatt est un art martial originaire du sud de l’Inde, notamment du Kerala. Littéralement, ce terme signifie « le lieu des exercices ». Ses origines remontent aux temps les plus anciens, dans la mesure où l’on retrouve déjà des textes le concernant sur des manuscrits datant du iie siècle av. J.-C. Par contre, l’art, dans sa forme actuelle, apparaît véritablement au XIIe siècle, et atteint son apogée entre le XVe et le XVIIe siècle.

Lorsque les colons anglais débarquent dans la région vers les années 1800, le pouvoir central interdit la pratique du kalarippayatt, et elle ne doit sa survie que grâce à des pratiques clandestines dirigées par les grands maîtres de l’époque. Cette situation dure jusqu’en 1947, année durant laquelle l’Inde retrouve son indépendance, et où la culture commence à s’éparpiller aux quatre coins du monde.

Caractéristiques et évolution de la discipline

Beaucoup d’experts en arts martiaux considèrent la kalarippayatt comme l’ancêtre de toutes les disciplines martiales que l’on connaît aujourd’hui (karaté, judo, taekkyun, etc.). En effet, selon eux, Bodhidharma, le moine qui est à l’origine de la création du Bouddhisme Zen et du temple de Shaolin (et par extension, du kung-fu), était un fervent pratiquant de Kalarippayatt (du moins dans sa forme primitive).

Pour ce qui est de ses spécificités, il faut savoir que le kalarippayatt se pratique régulièrement sous terre, dans une enceinte dénommée « le kalari » , qui fait généralement 14 m de long et 7 m de large. Il faut souligner également que contrairement aux arts martiaux que nous connaissons, celui-ci se distingue par ses positions très basses et des sauts spectaculaires, faisant référence aux faits et gestes des animaux sauvages de la forêt. Concernant le style, la kalarippayatt en possède deux : le vadakkan ou style du nord, et le thekkan ou style du sud.

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Quid de la pratique ?

Pour réagir en cas de menace, le pratiquant de kalarippayatt doit maîtriser plusieurs techniques bien distinctes. Chaque séance d’entraînement se déroule en plusieurs étapes devra maîtriser plusieurs techniques :

Le Meythari

Il consiste à préparer le corps aux différents mouvements que le pratiquant aura à effectuer : sauts, roulades, etc.). En effet, les postures du kalarippayatt sont parfois si complexes, qu’elles requièrent un corps à la fois souple et dur.

Le Kolthari

C’est l’ensemble des techniques d’utilisation des armes en bois (généralement des bâtons courts), qui font référence aux outils traditionnels utilisés par les pratiquants d’antan. Ainsi les principaux outils utilisés sont : le Kettukari, le Otta, et le Muchan. Ces armes, à première vue banales, peuvent être très dangereuses dans les mains d’un pratiquant aguerri, puisque le Kalarippayatt privilégie l’attaque des points vitaux lors d’un affrontement.

L’Ankathari

Au fur et à mesure que le niveau du pratiquant évolue, il devra passer par la maîtrise des armes blanches. Ici, il sera amené à s’exercer avec un autre pratiquant qui porte la même arme, et quelques séances après, ils devront utiliser des armes différentes. Parmi les équipements que l’élève devra manier se trouvent la lance à deux tranchants, le Vaal-Keddayam (une épée à deux tranchants, et un bouclier), le Kadari (poignard à deux tranchants), ainsi que le Ouroumi (épée flexible à deux tranchants).

Le Verumkai

Cette séance inclut particulièrement les techniques de combats à mains nues. Les méthodes d’autodéfense (immobilisations, projections, etc.) y sont étudiées avec sérieux, ainsi que celles des points vitaux (Marma). La connaissance de parties vitales de notre organisme est très importante, car au-delà de son aspect martial ou sportif, le Kalarippayatt est aussi réputé pour ses vertus thérapeutiques et relaxantes. Certains pratiquants excellent même dans la pratique de la médecine ayurvédique. 

Bien-être et massage

Le massage ayurvédique fait partie intégrante des enseignements prodigués aux adeptes de kalarippayatt. Cette technique permet non seulement de détendre les muscles du corps, mais aussi d’éliminer les toxines, et de revitaliser nos organes vitaux. Ce type de massage est très efficace, car il permet de traiter directement les troubles depuis leurs sources. En effet, pour le médecin ayurvédique (Vaidya) : « c’est le patient qui doit être traitée et non la maladie ». Et cette affirmation prend tout son sens lorsque nous arrivons à comprendre qu’une maladie, quelle que soit sa nature, n’est que le résultat d’un déséquilibre au niveau de notre propre organisme. Pour les pratiquants de kalarippayatt, le massage ayurvédique est un excellent moyen pour lutter contre les troubles du sommeil ou de fatigue chronique.

Pour conclure, nous pouvons affirmer que même si le kalarippayatt est une discipline martiale, il est aussi considéré comme une pratique de bien-être à part entière. Avec le yoga, ils font indéniablement partie des trésors culturels de l’Union indienne.

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