Le karaté, signifiant « la voie de la main vide », est un art martial pratiqué à mains nues. Pratiquée par plus de 100 millions d’adeptes à travers le monde, la discipline est devenue un sport olympique en 2020.

Voici tout ce qu’il faut savoir à son sujet :

Bref historique, présentation

Le karaté s’est développé sur l’île d’Okinawa dans les années 1870. Concernant son origine, la légende raconte qu’il est né pendant les années 500, période à laquelle un moine persan dénommé Bodhidharma effectua un pèlerinage dans la partie orientale de l’Asie. On raconte que ce sage , connu comme étant le fondateur du bouddhisme zen, aurait été à l’origine de l’école de Shaolin et les disciplines martiales qui y sont associées, dont le plus célèbre est le Kung-Fu. Des siècles plus tard, les philosophies martiale et bouddhiste initiées par Bodhidharma furent exportées vers les contrées voisines (Corée, Ryūkyū, etc.) par des voyageurs, des commerçants, d’autres moines, des militaires, etc.

Ce n’est que dans les années 1920 que le karaté entra dans la culture populaire japonaise. Le premier style de karaté qui révoluteionna les arts martiaux nippons contemporains fut le Shotokan, créé par Gichin Funakoshi.

Développement et croissance

Gishin Funakoshi est un descendant d’une lignée de samouraïs des îles Ryūkyū. Dès son plus jeune âge, il fut formé aux arts martiaux et à la philosophie du budo sur son île. Plus tard, vers l’âge de 12 ans, il se prit de passion pour le karaté-jutsu, une technique de combat pratiquée à mains nues qui utilise des projections et des techniques de lutte.

Au début des années 1920, sensei (le maître, le professeur) Funakoshi est invité à Okinawa par des représentants de l’empire japonais pour présenter son karaté-jutsu. Ces derniers furent non tellement subjugués par sa démonstration, qu’ils l’encouragea à répandre son art dans tout le pays. Ayant eu vent de cette représentation, Jigoro Kano, le fondateur du judo, l’invita à son tour dans son dojo pour faire une démonstration de katas.

Pour que le karaté-jutsu puisse être accessible à tous, Funakoshi va procéder à des modifications sur son art. Il décida d’abord de le renommer Karaté-do (la voie de la main vide), car le terme karaté-jutsu (art martial de la main chinoise) est trop lié à la culture chinoise, surtout dans une période fortement marquée des tensions politiques entre la Chine et le Japon. Le dojo dans lequel il enseignait portant le nom de « Shotokan », il va également donner cette appellation au style de karaté proposé par son école.

En 1949, dans le but d’intégrer le karaté parmi les sports de compétition, des élèves de Funakoshi, sans le consentement de celui-ci, vont créer la Japan Karate Association (JKA). Huit ans plus tard, juste avant le décès du maître, l’association fût officiellement reconnue par le ministère de l’Éducation.

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Les écoles de karaté les plus populaires

Au début du XXe siècle, d’autres formes de karaté furent introduites ou créées afin de satisfaire des pratiquants en quête de l’efficacité ultime. Voici une liste non exhaustive des styles les plus répandus à l’heure actuelle :

Le Gōjū Ryū

Apparu en Okinawa vers 1885, le Gōjū Ryū se distingue par la dureté de ses coups et la souplesse de ses mouvements. Fondé par Kanryo Higashionna, ce karaté allie des techniques de boxe chinoise à des pratiques martiales ancestrales Okinawaïennes. Il intègre également des exercices respiratoires et de travail énergétique dérivées du yoga et du bouddhisme zen.

Le Wadō-ryū

Fondé par Hironori Otsuka au milieu des années 1930, le Wadō-ryū est considéré comme le premier karaté typiquement japonais, dans le sens où la majorité de ses mouvements proviennent essentiellement du ju-jitsu ou du judo. La France et la Grande-Bretagne font partie des premiers pays européens à ouvrir des écoles de Wadō-ryū dans les années 60.

Le Kyokushinkai

Certainement le style le plus spectaculaire, le plus réaliste, et le plus populaire de ces 20 dernières années. Le Kyokushinkai, signifiant « école de l’ultime vérité » en japonais, est créé en 1953 par Masutatsu Oyama. Il se distingue par ses combats à frappes réelles (au KO et sans protection), et ses épreuves de casses spectaculaires. Le Kyokushin tire ses origines des techniques du Shotokan et de Gōjū Ryū. Le K1, une compétition de kickboxing japonais rassemblant les meilleurs combattants de karaté, de kung-fu, ou de boxe est le terrain de prédilection des pratiquants de Kyokushinkai. Les champions comme Andy Hug ou Francisco Filho sont originaires de l’école de Mas Oyama.

Le karaté comme école de la vie

« Le karaté forge l’esprit, et prépare au combat », c’est une citation que l’on aperçoit régulièrement dans la plupart des dojos de karaté. Il faut rappeler qu’au-delà de son aspect martial, le karaté est tout d’abord une philosophie que le pratiquant doit assimiler pour se perfectionner. Honnêteté, maîtrise de soi, humilité, respect et entraide, telles sont les valeurs véhiculées par le Karaté-Do. C’est à travers cet état d’esprit solidaire que le para-karaté (destiné aux personnes présentant une déficience motrice, sensorielle ou mentale) a été mis en place. Le plus surprenant, c’est que cette discipline intègre les mêmes variantes proposées par le karaté conventionnel, à savoir les katas, le bunkai (application du kata), le kihon (exercices et frappes dans le vide), et le kumite.

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